Le civet de lapin, un plat favori en période de chasse

13 septembre 2025

Assiette de civet de lapin avec herbes et légumes

Un plat qui divise rarement, mais qui rassemble toujours. D’un côté les défenseurs du terroir, de l’autre les amateurs de gibier qui attendent l’ouverture de la chasse comme d’autres attendent Noël. En France, la réglementation sur la chasse impose des périodes strictes pour la capture du lapin de garenne, ce qui influence directement la disponibilité du gibier sur les étals. Malgré cette contrainte, certaines régions continuent de privilégier la préparation du civet dès l’ouverture de la saison, profitant d’un accès ponctuel à une viande fraîche et recherchée.

La tradition veut que ce mets s’invite à la table des chasseurs, souvent accompagné d’accords mets-vins régionaux spécifiques, transmis de génération en génération. Les variations de recettes témoignent d’un attachement local fort, oscillant entre exigences de terroir et adaptations familiales.

Le civet de lapin, une tradition gourmande des tables de chasse

Quand la saison de la chasse s’ouvre, le civet de lapin revient en force sur les tables rurales. C’est le rendez-vous des gourmets qui aiment la cuisine ancrée dans la terre, celle où l’on prend le temps de mijoter et de partager. Ce plat, pilier de la cuisine française, fédère autour de lui familles et amis, dans la chaleur d’une salle à manger où flotte l’arôme du vin et des herbes fraîches.

La viande de gibier, notamment celle du lapin, séduit par sa fermeté et sa saveur discrète, parfaite pour accueillir les parfums du vin, des aromates et des légumes. Les recettes varient selon les souvenirs de chacun : certains laissent mariner longtemps la viande dans un rouge puissant, d’autres ajoutent un bouquet garni généreux ou une touche inattendue de chocolat noir, clin d’œil à une tradition familiale.

Le chasseur ne se contente pas d’apporter le lapin : il raconte la battue, surveille la cuisson, ajuste le feu. À table, on sert le civet avec des pommes de terre à la vapeur ou de larges tranches de pain de campagne. C’est un moment de convivialité, bien plus qu’un simple repas.

Dans ces assiettes fumantes, le gibier local tient la vedette, et la recette, transmise au fil des générations, devient le trait d’union entre le terroir et la mémoire collective. Servir un civet de lapin, c’est faire vivre le lien entre la nature, le savoir-faire du chasseur, et l’abondance d’une table française qui ne transige pas avec la générosité.

Qu’est-ce qui rend ce plat si spécial en automne ?

Quand les feuilles roussissent, le civet de lapin gagne en caractère. Les ingrédients lapin morceaux, prélevés sur un lapin fermier ou ramenés de la chasse, se prêtent à toutes les associations automnales : lard fumé, vin rouge corsé, carottes coupées en rondelles, oignon doré, échalotes fondantes. Le bouquet garni thym, laurier, persil s’infuse peu à peu dans la sauce, tandis que la cuisson lente attendrit la viande jusqu’à la rendre moelleuse.

La force du civet vient aussi de la générosité des légumes de saison. À l’automne, les pommes de terre du jardin ou les pâtes fraîches des marchés locaux prolongent la chaleur du plat. Ce repas devient alors une pause généreuse, loin du rythme habituel : la lenteur devient un art, la dégustation un plaisir.

Certains aiment varier les plaisirs et intègrent parfois un peu de viande de sanglier ou d’autre gibier, en fonction de la chasse du jour. Ce mélange reflète la richesse de la cuisine française rurale, toujours inventive. Les accompagnements, eux, se déclinent : pommes de terre vapeur, pâtes larges, pain campagnard.

Il y a dans le civet une capacité rare à réunir. À chaque bouchée, on retrouve un fragment du paysage d’automne, le souvenir d’une balade en forêt, la promesse d’une soirée à refaire le monde autour d’un plat qui raconte plus d’histoires qu’il n’en faudrait une vie pour les écrire.

Recette conviviale : préparer un civet de lapin savoureux sans prise de tête

Envie de passer à la pratique ? Voici comment réussir un civet de lapin savoureux, sans chercher la complication. Il suffit d’une cocotte en fonte et de quelques gestes précis. Découpez votre lapin en morceaux réguliers, puis faites chauffer deux cuillères à soupe d’huile d’olive dans la cocotte. Faites dorer chaque pièce sur toutes les faces, salez, poivrez. Ensuite, ajoutez des lardons fumés, quelques échalotes et un oignon émincé. Incorporez les carottes coupées en rondelles et laissez-les suer, sans rien brusquer.

À ce stade, le moment est venu de déglacer avec le vin rouge. N’hésitez pas sur la quantité : versez généreusement, grattez le fond pour bien récupérer tous les sucs, ajoutez un bouquet garni. Pour une saveur plus intense, marinez la viande la veille dans le vin, avec échalotes, carottes et persil. Le lendemain, la cuisson se fait toute seule : à feu doux, couvercle posé, pendant deux heures. La viande doit se détacher sans effort.

Voici les ajouts qui font la différence :

  • En cours de cuisson, glissez quelques champignons de Paris ou des petits oignons grelots, selon ce que vous avez sous la main.
  • Avant de servir, goûtez, rectifiez l’assaisonnement et parsemez d’un peu de persil frais.

Pour accompagner ce plat, rien ne surpasse des pommes de terre vapeur ou des pâtes fraîches. Préparez-en suffisamment : tout le monde voudra se resservir, d’autant plus que la sauce lie le tout avec une gourmandise dont il serait dommage de se priver.

Cocotte de civet de lapin en cuisine chaleureuse

Accords mets et vins : comment sublimer le civet de lapin avec les bons crus

Un civet de lapin réclame un vin qui sait tenir tête à son caractère sans l’écraser. L’accord se joue sur la sauce au vin rouge, profonde, aromatique, enrichie par les légumes et le bouquet garni. Pour accompagner la tendreté de la viande de gibier, choisissez un vin rouge dont la structure reste souple, mais qui affirme sa présence.

À table, un Saint Emilion met en valeur la douceur de la sauce, ses tanins enveloppant chaque bouchée. Les Côtes du Rhône, avec leur fruité et leurs notes épicées, réveillent la délicatesse des carottes et des échalotes. Quant au Coteau du Languedoc, plus solaire, il fait ressortir le côté rustique du civet, sans jamais déséquilibrer l’ensemble.

Pour mieux choisir, voici quelques suggestions concrètes :

  • Saint Emilion : une alliance harmonieuse avec la sauce onctueuse du civet.
  • Côtes du Rhône : fruits rouges, épices, pour accompagner les légumes et relever le plat.
  • Coteau du Languedoc : notes méditerranéennes, parfait pour prolonger la dégustation.

Certains préfèrent dérouter les habitudes en optant pour un vin blanc sec, surtout si la recette reste légère sur le lard fumé. Un Chardonnay vif et tendu rafraîchit le palais et offre une alternative intéressante. Pour ceux qui misent sur l’authenticité, servez le civet avec la même bouteille de vin rouge utilisée pour la cuisson : la cohérence des saveurs fait toute la différence et l’ambiance autour de la table n’en sera que plus chaleureuse.

Quand les premiers froids s’installent, rien ne rivalise avec un civet de lapin partagé, un verre de rouge à la main et la certitude que certaines traditions méritent d’être savourées, encore et encore.

D'autres actualités sur le site